vendredi 30 mars 2012

[FFXIV] Adalrik Or'ndhor

Nom : Adalrik Or'ndhor
Race : Hyurgoth
Divinité protectrice : Halone la Conquérante
Spécialité : Gladiateur
Son caractère : Honnête, Protecteur, autoritaire, susceptible.


Histoire :

La guerre est simple : Simple et triste. Les morts pourrissent. Les blessés saignent. Les survivants pleurent.

C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’histoire de cet homme, victime de la folie d’un empire, victime de la folie des êtres vivants et leur constante soif de pouvoir et de conflit. Cet homme est Adalrik Or'ndhor, membre à part entière du bataillon des Kuro Shinju qui fut envoyé à Ala Migho lors de la grande invasion. Ce même bataillon qui fut rayé de l’histoire par la démesure de cet assaut. Tant de morts, tant de pertes pour ce qui s’avérait à la fin qu’un vulgaire tas de cailloux. Des ruines.

Des ruines qui continuaient d’être hantées par les souvenirs des batailles et de la chute des frères et sœur d’Adalrik. Il avait erré un long moment après la fin de cette folie, de longs jours à panser ses blessures. Il avait été laissé pour mort lors de l’assaut censé reprendre une place forte de la ville. Un coup de lame lui avait barré le torse d’une profonde balafre, l’impérial n’avait même pas pris la peine de terminer le travail. Le guerrier s’en voulait d’avoir été ainsi déshonoré, il n’avait pas pu bouger pour défendre ses camarades, la seule option qui lui avait été donné fut de rester spectateur de la chute des Kuro Shinju.
Encore aujourd’hui, il se rappelait parfaitement l’atrocité de ce moment.

Alyena, sa tendre… Réduite au silence par un détachement de mage. Kerl son confident, broyé par la machine sans âme qui effectuait sa besogne avec une horrible efficacité. Uliastar, son fils… Sadiquement mis à mort par le légat qui défendait cet endroit. Tant d’horreurs… Tant de choses qui hanteront désormais cet homme qui n’avait souhaité qu’une seule chose à ce moment, mourir.
Les ténèbres enveloppèrent son âme, il pensait qu’il était temps pour lui de rejoindre ses proches aillant quittés cette folle terre. La douleur ne le quittait cependant pas, il ne comprenait plus vraiment ce qu’il se passait, cela n’avait d’ailleurs plus guère d’importance pour lui. Il laissa donc son esprit sombrer dans l’inconscience libératrice.


Une lumière harassante lui brulait le visage, et l’odeur âcre de la fumée lui agressait le nez, il était toujours allongé parmi les décombres des bâtiments qui encerclait ce lieu de massacre. Il ouvrit des yeux rougit par la poussière et l’agression du rayon de soleil qui avait percé le dôme de fumée de l’Empire. Il tenta de se redresser mais la douleur le cloua sur place, un grognement rauque s’échappa de sa gorge. Il tourna la tête d’un côté puis de l’autre et ne put que constater l’ampleur du désastre. Plus une seule âme vivante…

Tant de cadavres, tant de complaintes imaginaires qui lui emplissaient le crâne, des larmes lui barrèrent le visage et les cris de lamentations et de désespoirs ne tardèrent pas à remplacer les grognements de douleurs. L’empire n’avait même pas prit la peine de garder la place une fois les Kuro Shinju éradiqués, plus un seul homme debout ne parcourait la place, tout ça… Pour rien… ? A cette simple idée la colère et la rage emplirent le cœur d’Adalrik, il se redressât et la douleur lui vrilla le crane coupant court à ses élans rageurs, il devait trouver un moyen de se soigner.

La plaie était peut-être non mortelle, elle n’en restait pas moins profonde. Il déchira sa tunique afin de s’improviser des bandages, il ouvrit sa gourde et laissa l’eau couleur sur sa plaie pour la nettoyer, il ne put réprimer le cri de douleur qui lui déchira la gorge. Le souffle court et la vision brouillée par la souffrance, Adalrik eu du mal à reprendre le contrôle de ses mains. Il banda maladroitement son torse, la douleur qui le lancinait ne l’aidait pas à effectuer un travail sain et propre. Il voulait simplement pouvoir se déplacer.
L’opération dura un long moment, une éternité selon lui, il prit ensuite appuis sur son bouclier pour s’asseoir et il se débarrassa des pièces superflues de son armure, il n’aurait jamais eu la force de la porter. Il n’avait pas reposé les yeux sur les lieux l’entourant, il savait que la douleur liée à la perte des siens le ferait certainement sombrer dans la folie.

Finissant de se redresser, Adalrik se dirigea tout de même vers le corps de sa femme et l’embrassa sur le front, l’inondant de ses larmes, il prit le pendentif qu’elle portait à son cou et le mis autour du sien. Il répéta le même rituel sur la dépouille de son fils et de son meilleur ami avant de tourner définitivement le dos à cette scène de carnage.

Il arpentait maintenant les rues détruites d’Ala Migho, l’attaque de l’Empire avait été rapide et destructrice, les habitants avaient à peine eu le temps de s’enfuir, la plupart était retenus prisonniers. Il continuait d’errer dans les rues se cachant des patrouilles impériales et apportant l’aide qu’il pouvait aux personnes qui avaient réussi elles aussi à leur échapper. C’est ainsi qu’il fit une rencontre inespérée.

Un groupe de soldats venait d’éradiquer une patrouille impériale aussi rapidement que pouvait frapper la foudre, Adalrik médusé et ne comprenant pas vraiment ce qui venait de se passer en oublia presque la prudence. Il sortit à découvert et ne traina pas à se faire mettre en joue. La surprise lui fit lâcher son bouclier qui lui servait d’appuis et il tomba à la renverse. La douleur lui fit perdre conscience, les dernières paroles qu’il put entendre furent:


- Baisse ton arme! C’est un des leurs, un de ceux qui sont tombé dans l’embuscade du légat!


Adalrik ne se réveilla pas avant quelques jours, il ne comprit pas ce qui lui était arrivé, il était dans une espèce de tente de campagne, pensant qu’il avait été fait prisonnier, il commença à paniquer quand une voix rauque et une main calleuse lui plaqua le dos contre sa literie de fortune.


- Continue de bouger et tu finiras le travail que les impériaux ont commencé sur toi.


Il s’apprêtait à répliquer lorsqu’il croisa le regard de l’homme qui le tenait en respect. Une montagne… Même parmi les représentants de sa race, ce Hyurgoth dépassait les standards. Adalrik n’avait jamais croisé quelqu’un comme cette personne, étant lui-même un membre de ce peuple, il était habitué aux carrures imposante de ses semblables mais là…


- T’en fais pas, tu m’as donné du mal mais j’ai réussi à m’occuper de ta blessure. Je m’appelle Baros, je suis le chirurgien en charge des soins dans ce groupe.

- Pa… Pardon? *la surprise lui avait totalement fait perdre la capacité de réfléchir correctement*

- Quoi pardon? Ils t’ont aussi amoché le crane? C’est bizarre j’ai rien vu pourtant…

- Non… Non excuse-moi… Simplement je n’imaginais pas quelqu’un capable d’effectuer un travail de précision avec de telles mains.

Baros éclata de rire et donna une tape sur l’épaule d’Adalrik qui ne put retenir une plainte.

- Qui a parlé de travail de précision! c’est comme ficeler un rôti, on n’est pas là pour l’esthétique, et on n’a pas le temps, alors dépêche de toi de te remettre pour que je puisse libérer la place.

- Bien, merci…


Il tourna la tête à droite et à gauche et constata qu’il n’y avait pas d’impériaux aux alentours, Il avait donc intégré un camp de résistants… Une chance dans son malheur, il aurait pu terminer entre les mains de ses ennemis et mal finir. Il fut vite rattrapé par la fatigue et sombra dans un sommeil agité, les scènes s’enchainèrent rendant son sommeil fort peu reposant.
Quelques jours passèrent et Adalrik récupérait peu à peu sa mobilité, il sortit enfin de l’hospice de fortune et pris connaissance des lieux où il était tombé. Il se trouvait dans une zone à moitié ensevelie par les gravats, la lumière du jour n’était pas visible, ils étaient probablement dans un souterrain, il voyait des galeries qui partaient sur les côtés ce qui le conforta dans cette idée. Quelques tables avaient été disposées au centre de cette caverne, un centre de rassemblement improvisé apparemment. Il croisa quelques soldats et dut s’arrêter prêt d’un feu de camps pour se reposer.

Des personnes approchèrent par l’un des tunnels qui rejoignait la cavité, ils étaient 5 et visiblement content d’être rentrés entier. Le premier d’entre eux se dirigea vers une étrange partie de la pièce où se dressait une espèce de stèle qui semblait griffée à plusieurs endroits. Il sortit son coutelas et ajouta une quinzaine de traits à celle-ci. Adalrik ne comprenait pas cet étrange rituel mais il concentra son attention sur les personnes qui continuaient d’approcher. Il pouvait entendre des récits détaillés de batailles acharnées, il pouvait s’en faire une image comme si il y avait participé lui-même.

Le premier d’entre eux était petit et frêle pour un Hyurgoth aux cheveux blonds, Adalrik se demandait même si il était apte à se battre, lorsque la lumière d’une torche se reflétât sur ses lames de poings, ses doutes fondirent comme neige au soleil, il savait à quel point ces armes pouvaient être meurtrières en combat rapproché. Cet homme semblait plutôt jeune et dynamique, lorsqu’Adalrik le vit mimer une passe d’arme, surement pour appuyer son récit, il savait que sa première impression n’avait pas été la bonne.

Le second membre de ce groupe était un Elézens de grande stature comme on pouvait en rencontrer couramment. Il portait dans son dos un grand arc et les pointes de flèches barbelées brillaient au-dessus de son épaule, cet homme ne parlait pas, il semblait pourtant alerte et son regard acéré semblait décrypter toutes les choses sur lesquelles il se posait. Cette personne disait vaguement quelque chose à Adalrik, il ne lui semblait pas étranger.

Les troisièmes et quatrièmes membres de l’escouade se ressemblaient comme deux gouttes d’eau. Deux jumelles Miqo'tes a la chevelure rousse et aux yeux vairons qui étaient apparemment en train de se disputer à propos de quelque chose. Une chose qui était hors du champ de compréhension du cerveau du convalescent. Elles étaient bardées d’armes, jamais Adalrik n’avait vu d’armureries ambulantes comme ces deux jeunes femmes. Hache à deux mains, couteaux de lancer, épée courte, arbalètes, gants plaqués. Il ne comprenait pas l’utilité d’un tel déploiement de matériel empêchant forcément de combattre librement.

Son regard revint se poser sur l’homme qui avait quitté le groupe pour aller graver la pierre. Il semblait être âgé et marqué par divers cicatrices une longue crinière blanche lui encadrait son visage buriné, autant de signes qui sautaient aux yeux du guerrier blessé. Cet homme avait participé à un nombre important de batailles et en était toujours ressortit marqué, il avait un air dur et autoritaire, mais Adalrik put percevoir de la bienveillance lorsqu’il posa son regard sur le groupe hétéroclite qui s’approchait du feu de camp. Le vétéran prit la même direction en s’allégeant au fur et à mesure de son matériel. Il portait à la ceinture deux lames qui semblaient d’excellente facture. On en voyait très peu en circulation, elles semblaient crépiter de pouvoir.

Adalrik fut tiré de ses pensées lorsqu’une des deux Miqu’ote vint planter son visage devant le sien.


- Déjà remis…? Tu n’aurais pas pu rester couché trois jours de plus!

- L’argent Emy!

- Raaahhh tient et étouffe toi avec Amy!

La Miqu’ote jeta une bourse au visage de sa sœur qui siffla de colère toute griffe dehors.

- Non mais ça…

- Arrêtez ca les filles, vous n’avez pas eu votre dose de combat tout à l’heure?

- Occupe-toi de tes fesses Mini-Hyur!

Le jeune Hyurgoth s’empourpra.

- Quoi! Tu me cherche le chaton! Je t’ai déjà dit de m’appeler par mon prénom, Istor!

- Tu ne parles pas à ma sœur comme ça! Tu vas voir!

- Même à deux vous ne pourriez pas me toucher de toute manière!


Une bagarre de chiffonnier éclata peu de temps après et Adalrik fut tiré de ce spectacle par un long soupir de lassitude. L’Elezen se tenait assis à côté de lui le regard plongé dans les flammes. Adalrik ne l’avais pas entendu ni vu arriver. Décidément, cet homme était plein de surprise. Soudain, trois bruits sourds firent prendre conscience au guerrier que quelque chose de bizarre venait de se produire. Adalrik tourna la tête et se trouva face à une situation cocasse. La petite bagarre avait été interrompue par le passage du cinquième homme, il avait coupé court à celle-ci en mettant hors course les trois jeunes combattants d’un simple coup de poing dans le ventre.


- Ces jeunes… Toujours à dépenser leurs forces au mauvais moment… Au moins là ils se reposeront.


Il continua d’avancer laissant gémir les autres au sol, ils se relevaient déjà et emboitèrent le pas à ce qui semblait être leur chef. Ils étaient, a la grande surprise d’Adalrik, en train de rire et de sourire a pleine dents. Ils rejoignirent le feu de camps et s’installèrent dans un ensemble chaotique de bruits métalliques. Le chef posa son regard sur Adalrik et prit la parole.


- Content de te savoir en vie… J’ai appris ce qui est arrivé aux tiens… Je suis vraiment navré et sache que nous ne quitterons pas cette ville tant qu’il restera un impérial respirant notre air…

Ses paroles étaient lourdes de sens, ce n’étaient pas des menaces en l’air, chaque mot étaient fort et Adalrik, en d’autre circonstances, aurait presque eu de la pitié pour les impériaux. Avoir un ennemi tel que cet homme l’aurait certainement empêché de dormir.

- Aucun survivant à part toi… Et encore, Hayls à bien faillit te descendre…

- Désolé…

L’Elezen qui n’avait pas décroché un mot depuis son arrivé inclina poliment la tête a l’intention d’Adalrik. Le chef repris la parole.

- Je m’appelle Lurgath, je dirige se contingent de résistants, voici notre archer, Hayls, et nos trois furies… Emy, Amy et Istoralgas.

- Par pitié! J’avais demandé qu’on ne m’appelle pas comme ça… Istor… Ce n’est pas dur à retenir bon sang…

Le vieil homme éclatât d’un rire franc et accéda volontiers à la demande de son jeune compagnon. Adalrik le savait, il avait pris ces rescapés sous son aile et les liens qui semblaient se créer entre eux étaient très forts.

- Que comptes-tu faire… Comment te nommes-tu déjà?

- Adalrik… Adalrik Or'ndhor. Je fais… Faisais… Je ne sais plus… parti des Kuro Shinju… Je suis le dernier représentant de ce groupe, nous avons été massacrés pour avoir défendu cette cité. Si je comprends bien, c’est vous qui m’avez sorti du pétrin? Si c’est le cas alors je vous en remercie.

- Ne nous remercie pas… Vos exploits sont connus de tous désormais… Vous êtes entrés dans les légendes.

- J’aurais préféré garder mes amis… Ma famille… Les légendes m’importent peu…

- Que comptes-tu faire? L’heure n’est pas aux jérémiades.

- Ce que je compte faire? Reprendre cette ville et prendre ma revanche sur les Impériaux. C’est tout ce qui m’importe désormais. Mes amis sont morts... Ma famille est morte... Des mains de ces salauds... Je ne veux qu'une chose maintenant... Combattre l'Empire et leur montrer la puissance de la colère des Kuro Shinju.

- Et bien... Je m'attendais à une telle réaction de ta part. J'ai entendu parler de votre groupe, des guerriers à l'ardeur et au talent sans égales à ce qu'on en dit.

- Sans égale, je ne crois pas, nous avons quand même été défaits...

- C'était une embuscade, une traitrise de ce foutu légat ! Même à 5 contre un en situation régulière il n'aurait pas tenu la route ! Planqués derrière leur technologie ils font les fiers... Retirez leurs tous leurs jouets et ils sont comme des nouveaux nés sans défense !
Lurgath frappa la table de son poing et Adalrik douta un instant qu'elle puisse tenir le choc lorsqu'il entendit le craquement que l'impact produisit. Il était en colère et le guerrier ne pouvait que comprendre cette rage, il l'a partageait lui aussi. Les autres guerriers aussi exprimaient leur mécontentement, il était logique que personne ici ne porte ce genre d'action dans son cœur. Cette embuscade avait signé la perte des Kuro, il enrageait à l'idée d'être tombé dans ce piège vieux comme le monde... A croire que les vieilles ruses sont toujours les plus efficaces.


- Bon... Je ne vais pas tourner autour du pot pendant 10 lunes. Si tu veux combattre l'Empire tu peux rejoindre notre groupe de résistants. On n’est pas nombreux, mais avec notre façon de combattre, l'Empire subit des pertes importantes à son grand damne. Comme quoi, quand on utilise leurs techniques, eux aussi sont capables de tomber dans le piège.

- De toute manière seul je ne peux rien faire contre un Empire, ma rage et mon bouclier vous accompagneront. J'en fais le serment.

- A la bonne heure. Ca évitera peut-être à ces trois têtes brulées de se prendre plus de coup que nécessaire. Reprend des forces dans quelques jours tu nous accompagneras pour ta première sortie.


Ils discutèrent encore quelques temps avant que la fatigue rattrape le guerrier encore en convalescence. Il s'excusa et quitta la table afin de prendre un peu de repos. Il repensa calmement à ce qu'il venait de vivre, a ces rencontres inespérées. Ces gens voulaient la même chose, en quelque sorte ils lui rappelaient les Kuro, ils lui manquaient tous terriblement, la douleur était toujours présente mais il avait appris à l'apprivoiser et à transformer cette peine en force à retourner contre ses ennemis.

Sa guérison fut relativement rapide grâce aux soins de Baros, Adalrik repris rapidement l'entrainement afin de pouvoir retrouver ses forces. Il en profitait également pour regarder et apprendre du style de combat des autres membres du groupe. Chacun se battait à sa manière, Istor était extrêmement vif et portait des coups mortellement précis. Hayls ne ratait jamais la cible et son calme placide donnait l'impression que tout l'ennuyait dans ce genre d'exercice.

Les jumelles sortaient vraiment du lot. Adalrik passait énormément de son temps à les regarder s’entraîner. Il avait l'impression d'assister à un ballet mortellement dangereux, elles se déplaçaient avec une agilité déconcertante. Le handicape que pouvait imposer le fait de porter autant d'arme n'en était pas un pour elles. Bien au contraire... A chaque contact entre elles, les armes s'échangeaient, Un carreau d’arbalète était décoché, un couteau de lancer volait, un balayage de hache était effectué. Les armes qu'elles portaient ne leurs étaient pas propre. Chaque sœur portait les armes de l'autre.

Lurgath ne s’entraînait pas souvent, il effectuait quelques passes pour renforcer les jeunes mais il ne forçait jamais. Adalrik pouvait sentir la force de cet homme, c'était un combattant émérite qui devait savoir imposer son respect sur un champ de bataille. Le genre de guerrier aux côtés duquel il n'aurait aucune inquiétude à combattre. Un compagnon d'arme parfait pour le type de combat qu'ils allaient mener. D'après ce qu'il avait compris, il fallait frapper vite, des attaques létales, et disparaître aussi vite qu'ils étaient venus. Une tactique à base d'embuscade et d'attaques sur des patrouilles isolées. Le but était d'instaurer la peur chez l’ennemi afin de leur rendre les rues moins tranquilles.

Le jour de sa première sortie arriva rapidement, Adalrik était confiant mais en même temps inquiet de se retrouver face à l'Empire à nouveau, une certaine appréhension légitime lui pinçait le cœur, mais elle fut rapidement étouffée par la rage qui monta en lui lorsqu'il reprit son bouclier en mains pour entamer la marche. Son rôle était d'attirer les attaques sur lui lors des affrontements afin de protéger les autres d'éventuels mauvais coups. Sa maîtrise du bouclier était parfaite pour ce rôle, il le savait.

Ils prirent donc la route qui devait les mener au lieu de l'embuscade. Le nombre de précautions prisent afin de ne pas se faire repérer prématurément était impressionnant pour un si petit groupe. Ils arpentaient les ruines et certains passages avaient été aménagés pour leurs faciliter le déplacement. Lurgath connaissait les lieux comme sa poche et tout le monde le suivait sans aucune hésitation. Ils croisèrent quelques patrouilles impériales qu'ils n'attaquèrent pas, elles n'étaient pas leurs cibles.

Leur objectif était un groupe d'impériaux parcourant un quartier anciennement résidentiel de l'est de la ville. L'escouade de résistants n’était pas encore intervenue à cet endroit, et Lurgath avait repéré les lieux avec Hayls quelques jours plus tôt. Ils arrivèrent sur place un quart d'heure de marche plus tard. Ils prirent position. L'archer se positionna silencieusement en hauteur, les jumelles à mi-distance de la route alors que le vétéran et Istor prirent position le long de la route. Adalrik se positionna dos à un pan de mur à moitié effondré et réajusta ses armes. Ils attendaient tous le signal pour passer à l'action.

Les minutes défilèrent, la tension grimpait à mesure que le temps s'égrainait. Les premiers cliquetis métalliques caractéristiques des armures impériales se firent entendre. Adalrik assura sa prise sur la poignée de son bouclier et se campa sur ses appuis prêts à foncer sur l'ennemi. Les troupes débouchèrent d'un tournant de la rue, une patrouille de 20 personnes. Adalrik attendait fixe sur ses jambes, le signal trainait à se faire entendre. Soudain, un sifflement modulé semblable au chant d'un oiseau résonna dans la rue, ils se trouvaient sur le flanc de la patrouille. Hayls décocha une volée de flèches qui faucha le rang des guerriers magiteck censés couvrir magiquement les troupes.

Il était temps pour le guerrier sur le retour de charger pour la première fois depuis le drame de la place forte. Il prit appuis sur le mur en ruine pour lancer sa course, celui-ci s'effondra sous la force de poussée d'Adalrik, il était lancé à pleine vitesse. La panique commençait à s'emparer des rangs adverses, les officiers trainaient à donner leurs ordres, ces quelques secondes de flottements allaient leurs être fatales. La distance qui séparait désormais le guerrier de ses cibles était maintenant de quelques yalms, la rage s'était emparée de lui et une force inconnue bouillonnait au fond de son corps, il la laissa s'échapper d'un seul bloc lorsqu'il poussa son cri de guerre.

Un rugissement... Bestial, féroce, les premiers rangs reculèrent par la simple présence du guerrier enragé, il entendit des cris de terreur se mêler au sien, il ne comprenait pas ce qu'il se passait, il était simplement venu le temps de frapper. Il leva son bouclier et percuta la mâchoire du premier Garlemaldais qui passa, le bruit sourd d'os qui se brise fut audible dans les rangs. Le soldat s'effondra sous le poids de la charge la mâchoire disloquée. Un sifflement strident se fit entendre derrière lui, il avait appris à combattre avec ces furies, il se déporta instinctivement sur la droite et une hache de lancée vint faucher un autre soldat dans sa panique.

Emy et Amy était à l'œuvre, l'heure de danser était venue et la tornade approchait inexorablement les rangs ennemis, vomissant ses projectiles. Haches, couteaux de lancer, carreaux, les circonvolutions mortelles des jumelles hypnotisaient leurs ennemis. Une fois au contact la tempête se déchaina, les lames longues et les haches a deux mains passaient de mains en mains telle deux pendules synchronisés annonçant la fin du temps imparti à l'existence de leurs ennemis.

Adalrik n'avait pas besoin de les regarder, il écoutait simplement les lamentations des officiers qui ne comprenait pas ce qui se passait, une pluie de flèches continuant de les harceler. Soudain un éclair jaune traversa les rangs ennemis.


- Pas de quartier Istor ! Saigne-moi ces porcs !

- A votre service M'sieur Adalrik !


Des trainées de sangs s'envolaient dans les airs à mesure que le jeune Hyurgoth taillait dans les chairs des officiers. Sa rapidité lui avait permis de traverser les rangs paniqués et de couper la tête dirigeante de ce bataillon. Les poings tranchant taillant les artères fémorales, les jugulaires ou tout autre point vital de l'ennemi. Chaque coup était fatal, ce jeune homme était d'une redoutable efficacité.

Lurgath n'avait pas bougé des ruines il examinait leur façon de se battre, surtout celle d'Adalrik qui monopolisait parfaitement l'attention des soldats qui commençait à reprendre leurs esprits, il n'était plus qu'une poignée et les rugissements de rage du guerrier les tenaient en respect. Son bouclier était rouge du sang des soldats qu'il venait de tuer. Lorsqu'un semblant de riposte fut lancé, il ne bougea pas et encaissa le premier impact avec son bouclier. D'une poussée simple il accompagna le soldat qui passa par-dessus son épaule dans son élan. Il faucha d'un balayage de sa lame le suivant et de pivot de son corps envoya son bouclier dans le genou du dernier. Celui-ci s'écroula en hurlant sa douleur.

Il ne restait plus personne lorsqu'Adalrik arriva au bout de sa charge, il était dans un état second que seul le combat pouvait déclencher chez lui. Il regarda autour de lui, estropiés ou inconscients, les survivants furent proprement mis à mort par les jumelles. Le guerrier leva la tête au ciel et laissa s'échapper un ultime râle de rage, il voulait évacuer la pression qu'il venait d'accumuler. Les jumelles stoppèrent leur mouvement et Istor n'osa pas achever le dernier soldat pensant qu'il avait commis une bourde.

Lurgath vint se poster à côté du guerrier et posa une main sur son épaule.


- C'est fini... Bon travail... J'ai rarement vu ça Adalrik... Ton cri a paralysé les premiers rangs... Ils étaient terrorisés... Comme si une bête se trouvait devant eux... Je ne pense pas qu'ils étaient préparés à une telle sauvagerie.

- Pour sûr qu’ils ne l’étaient pas ! -s'exclama Amy- Nous non plus on ne l'était pas... On aurait dit un...

- Béhémoth... -Emy venait de s'approcher elle aussi- On aurait dit un cri de Béhémoth !

- Arrête de finir mes phrases !

- Ca suffit toutes le deux... -Lurgath fit demi-tour- On n’a pas le temps de discuter ici, on s'en va.


Ils quittèrent les lieux rapidement pour ne pas se faire prendre et rallièrent leur campement souterrain. Adalrik était fourbu, rien d'étonnant après une telle période d'inactivité. Il détacha son armure petit à petit une fois arrivé sur place. Il laissa doucement glisser son bouclier sur le sol et poussa un soupir de soulagement. La bataille qu'ils venaient de mener avait été un succès.

Les jours passèrent, les semaines, les mois... Le quotidien de la troupe était d'émincer les rangs ennemis. Les embuscades s’enchaînèrent durant des années. Parfois à la limite de se faire prendre, ils prenaient la fuite en laissant un maximum de souvenirs à leurs ennemis.
Jusqu'au jour où, il se passa quelque chose qui n'était pas prévu dans les plans de Lurgath. La patrouille qu'ils devaient éliminer était déjà sur place à leur arrivée et tenait en joue un groupe de citoyens. Les pauvres étaient terrorisés et les soldats se questionnaient sur le sort à leur accorder. Un jeune homme parmi les réfugiés intriguait le guerrier. Il était paniqué mais regardait tout le monde comme si il cherchait quelque chose.

Lorsqu'il tourna la tête un rayon de lumière éclaira quelque chose qu'il portait en pendentif. Le cœur d'Adalrik manqua un battement et il faillit trébucher sous le choc. Une perle noire ? C'était impossible... Impossible ? Il avait oublié la génération suivante... Leurs enfants... Avaient-ils prit le relais ? Non... Pas sans formation...

Lurgath le frappa derrière le crane voyant qu'il n'était pas dedans.


-Qu'est-ce qui t'arrive Adalrik ! Ne nous lâche pas maintenant !

-Désolé Lur... C'est surement mon imagination qui me joue des tours... On fait quoi ? On s'en occupe ?

-Bien entendu. On ne va pas laisser ces gens se faire tuer sous nos yeux.

-C'est tout ce que j'avais besoin d'entendre chef.


Il effectua une vérification rituelle de son équipement, lorsqu’il estima être prêt, il fit signe aux autres qu'ils pouvaient démarrer l'offensive. Les choses allaient se dérouler différemment, ils ne devaient pas terroriser les otages. C'est donc Istor qui ouvrit le bal, ils avaient repérés les officiers et il était en train de les faucher le plus silencieusement possible, lorsque les premiers corps furent découverts, la surprise s'empara des troupes, les otages ne comprenaient pas ce qu'il se passait.

Puis les flèches commencèrent à tomber méthodiquement sur les hommes en uniforme, c'est à ce moment-là qu'Adalrik chargea, il ne poussa pas son cri atypique car il ne voulait pas effrayer les citoyens. Le premier impact fut rude, l'ennemi ne semblait pas perdu comme les autres fois, sûrement la force de l'habitude. La vitesse de course du guerrier suffit cependant à envoyer le soldat voler quelques yalms en arrière totalement inconscient. Emy et Amy avaient contourné le détachement impérial et entamèrent leur ballet dans le dos de l’ennemi.

Dans cette pagaille sans nom, Adalrik vit Lurgath fendre la foule pour la première fois. Telle une rafale de vent, il fauchait les soldats en direction des otages. Comprenant le but de la manœuvre, le guerrier entama la même chose de manière beaucoup moins subtile. Il planta son bouclier au creux de son épaule et fit marcher les muscles de ses jambes pour se tailler un chemin à l'épée. Une poussée infernale força les impériaux à céder le terrain. La manœuvre était éprouvante mais lorsqu'il put voir le dernier soldat de la ligne tomber, il poussa un soupir de soulagement.

De courte durée certes car il se retrouvait encerclé désormais et lorsqu'une lame vint lui entailler le creux du bras, il ne put retenir un puissant cri de rage qui acheva de mettre de la distance entre lui et ses ennemis. La douleur lui avait fait lâcher son épée, et son bras pendait lamentablement sur son flanc. Il n'aimait pas la situation dans laquelle il se trouvait, le temps que les jumelles le rejoignent, il serait trop tard. Lurgath avait son lot d'occupation et Istor continuait d'harceler les soldats. Adalrik voyait s'effondrer les soldats fauchés par les flèches d'Hayls mais cela ne suffisait pas. Il repoussa un assaut, deux assauts...

Puis une vague bénéfique sembla envelopper le guerrier. Il était incapable de dire d'où cela pouvait bien venir, il sentait la douleur et la lassitude le quitter. De la magie, il en était sur... Mais qui ! Il para une troisième attaque et profita du recul pour ramasser sa lame. Le coup qu'il prit ensuite sembla comme avoir ricoché avant l'impact. La magie était à l'œuvre, il tourna légèrement la tête et aperçu le jeune Hyur a la perle qui incantait discrètement des sorts. Il était au bord de la panique, il tremblait énormément et arrivait à peine à garder le contrôle de son corps.

Adalrik lui fit signe de la tête de filer se mettre à l’ abri et s'occupa de ses opposant direct. Il se fit couper l'herbe sous le pied par les jumelles qui venait de faucher le dernier rang ennemi d'un balayage synchronisé de leurs haches. Le guerrier était essoufflé, le combat avait été dur, il voyait Lurgath faire signe aux citoyens de se disperser rapidement. Une fois qu'il eut récupéré son souffle, Adalrik couru à la poursuite du jeune homme qui l'avait soigné. Il ne fut pas tendre lorsqu'il l'attrapa par le bras le secouant par le fait comme un prunier. Le jeune Hyur fondit en larme en balbutiant des mots incompréhensibles.

- Arrête de pleurer ! Je ne vais pas te manger, j'ai simplement des questions à te poser.

- Arr... Arrêtez de... De me secouer dans tous les sens...

- Ah... Oui... Cette perle... Où l'as-tu trouvée, à qui l'a tu volée !

- Volée... ? Mais... Mais on me l'a donnée lorsque j'ai rejoint les rangs.

- Les rangs ? Quels rangs, dépêche-toi de me répondre !

- Hiiiiii ! Je suis désolé ! C'est madame Miya... Elle... Elle me l'a donnée en disant que je faisais maintenant parti de la famille des Kuro Shinju... Parce que je veux aider les gens...

- Kuro... Par les douze... Tu viens avec moi !

- Mais... ! Mais j'ai des choses à trouver ici !

- A part la mort tu ne trouveras rien vient avec nous !


Le jeune Hyur n'eut pas son mot à dire lorsqu'il fut trainé de force par le guerrier vers le groupe. Ses camarades ne comprenaient pas ce qu'il se passait mais ne trainèrent pas sur les lieux de l'embuscade. Leur invité forcé n'arrêtait pas de sangloter, ce qui lui attira les railleries des jumelles. Le trajet fut un peu plus long que d'habitude car le jeune homme avait du mal à tenir sur ses jambes. Une fois sur place, ils prirent le temps de reprendre leurs esprits et de panser leurs plaies. A la surprise de tous, l'Hyur s'en occupa sans leur demander leur avis.


- Mais... Qui est ce type ? -laissa échapper Istor -

- Ma relève, la relève de mes anciens camarades... Et toi jeune homme... Quel est ton nom ?

L'infirmier improvisé sursauta perdant le contrôle de son sort.

- AH ! Quoi? Euh... Moi... ?

- Oui toi...

- Oh.... Euh... Astane... Astane Nimvok.

- Astane hein... Tu as parlé d'une Miya tout à l'heure... Miya Akane... ? La fille de Chihoko... ?

- Hein... ?

- Nom de dieu ! Reprend tes esprits ou je te secoue encore une fois !

- Hiiiiii ! Akane oui, Miya Akane monsieur !

- C'est ça... Si seulement je l'avais su plus tôt... Quel idiot je suis !


Adalrik était totalement perdu, ce qu'il pensait comme définitivement perdu lui sautait du jour au lendemain au visage... Comment avait-il pu passer à côté d'une telle chose, il ne s'attendait pas du tout a cela et le choc était rude à encaisser. Il leva les yeux sur Astane et le jaugea du regard, cet homme était certes faible, trouillard, pleurnichard et totalement illuminé, mais il transpirait la bonté et la dévotion. Le guerrier ne voulait pas que ce gamin reste à Ala Migho, surtout s’il faisait partie des nouveaux Kuro...


- Demain tu quittes la ville.

- Hein ? Mais je...

- Tu oses discuter un ordre ?

- …

- C'est bien ce que je pensais.


L'échange avait été bref mais le manque total de répartie du jeune homme avait accordé le point a Adalrik. Il rejoignit ses compagnons afin de discuter avec eux. Ils l'écoutèrent tous sans émettre une seule parole, ils respectaient leur compagnon d'arme et comprenaient sa demande. Ils passèrent donc une grande partie du reste de la journée a organisé le plan d'évasion d'Astane. Plus tard dans la soirée, Lurgath prit le guerrier à part.


- Tu sembles ailleurs...

- Bien entendu que je suis ailleurs... Ce gamin vient de ramener à la surface tout ce qui avait disparu lors de la dernière bataille à la place forte.

- Attention Adalrik... L'oubli est un puissant instrument d'adaptation à la réalité parce qu'il détruit peu à peu en nous le passé survivant qui est en constante contradiction avec elle.

- J'ai bien peur de ne pas avoir tout compris...

- Même si les souvenirs peuvent être douloureux, l'oubli permet d'aller mieux... Mais il détruit ce que tu as été et dénature pour le même coup ce que tu seras.

- Ce n’est pas encore ça... Mais je pense avoir saisi.

- Boarf... Je me doutais bien qu’il ne fallait pas trop t'en demander niveau philosophie. Tu vas accompagner ce gamin.

- Hors de question ! Ma place est ici !

- Tu conteste un de mes ordres Adalrik !

- …

- C'est bien ce que je pensais...


Ils éclatèrent tous les deux de rire, cela soulagea tout le monde même Astane qui laissa échapper un petit rire nerveux avant de paniquer a l'idée qu'on ait pu l'entendre. Ils discutèrent une bonne partie de la nuit, Adalrik posa pas mal de question a Astane en rapport avec les nouveaux Kuro Shinju. Le jeune homme qui était un peu plus à l'aise essayait d'y répondre du mieux qu'il pouvait. Les jumelles ne l’aidaient pas vraiment en essayant constamment de le faire rougir car elles trouvaient ca trop mignon. C'est sur un soulagement collectif qu'ils allèrent se coucher.

Le lendemain, Adalrik fit son paquetage avec une boule au cœur. Jamais il n'aurait imaginé devoir quitter l'escouade pour retourner d'où il venait. Il n'était pas forcément d'accord avec la décision de Lurgath, mais il savait que s'était le meilleur pour lui. Astane n'avait pas d'affaire, il avait selon lui, tout lâcher pour partir en courant à la première patrouille croisée. Le guerrier se dit qu'il y avait pas mal de travail à faire chez ce jeune garçon pour en faire un vrai homme.

Adalrik n’était pas du genre à apprécier les adieux déchirants, il serra donc simplement dans ses bras les jumelles qui peinaient à retenir leurs larmes et prodigua quelques conseils tactique a Istor. Il sera l’avant-bras de Lurgath en lui promettant de revenir un jour donner une leçon à l’empire. Une chose est sure, il ne les laisserait jamais tomber.

Ils sortirent donc au petit jour par un réseau de canalisations censées évacuer les eaux pluviales. Un véritable conflit ravageait le cœur du guerrier. Il abandonnait encore une fois sa famille, cette fois elle était en vie et il savait qu'elle le resterait un long moment. Il se força à leur tourner le dos et accompagna Astane jusqu'à la ville la plus proche.


- C'est ici que nos chemins se sépare gamin.

- Hein ? Mais pourquoi ?

- Je ne peux pas rejoindre les Kuro actuellement, pas dans ces conditions... Il faut que je me rende à certains endroits... Seul...

- Je comprends... Et bien merci de m'avoir sauvé la vie... Nous nous reverrons ?

- Un jour à la citadelle surement.

- Et bien... Bonne route Monsieur Adalrik.

- Bonne route jeune Astane, ne parle pas de moi a Miya s'il te plait, je ne veux pas qu'elle s'emballe tout de suite... Surtout si elle tient de sa mère...

- Je n’ai pas tout saisi mais d'accord. A une prochaine fois alors.


C'est ainsi que leurs chemins prirent deux directions différentes, Adalrik devait se rendre à un endroit avant de rallier la citadelle... C'était important pour lui. C'est ainsi qu'il prit la route pour le monument aux mort de la grande bataille d'Ala Migho. Cet édifice avait apparemment été construit dans la région d'Ul’dah, dans le Thanalan. La route serait calme loin des patrouilles impériales. Il loua donc un chocobo et entama son périple.

La traversée du désert fut éprouvante mais rien d’insurmontable pour ce guerrier à la peau dure, lorsqu’il mit pied à terre devant une immense stèle, il ne put retenir la vague de mélancolie qui s’empara de lui. Des noms familiers… De la famille, des compagnons d’arme, des amis. Tout le monde avait énormément perdu ici, l’ambiance était au recueillement. Adalrik avait décidé de se rendre ici car il n’avait jamais eu l’occasion de rendre un dernier hommage à ses compagnons.

Il déposa donc quelques offrandes et resta un long moment agenouillé devant le monument à prier pour le salut de ses pairs. Il ruminât pendant des heures son incapacité à les sauver et leur demanda leur pardon. Ce pèlerinage était nécessaire pour qu’Adalrik puisse vraiment aller de l’avant, il devait se réconcilier avec son passé afin de pouvoir construire son futur. Lorsqu’il estima que le temps était venu de reprendre la route.

Le trajet vers la citadelle lui permit de longuement réfléchir à la situation. Qu’allait-il faire, comment son retour allait-il se passer ? L’intendant était-il encore en poste ? La citadelle existait-elle encore… ? Toutes ces questions le torturaient, il fut à plusieurs reprises tenté de faire demi-tour mais si les Kuro Shinju existaient toujours, il se devait de rejoindre sa famille. La forêt prit le pas sur le désert, et la citadelle perça la cime des arbres telle une flèche d’obsidienne. Il mit pied à terre avant d’entrer dans la clairière, il prit son paquetage sur son épaule et hésita à franchir la frontière de la frondaison.

Il s’approcha calmement, il se rafraichi a la fontaine aux eaux cristallines, comme on bon vieux temps. Il parcourut les marches de pierres qui montaient vers l’entrée de la citadelle, à part quelques dalles déchaussées, rien n’avait changé. Puis il se trouva face à la grande porte. Il hésita un moment puis d’une simple poussée il ouvrit le battant afin de faire son premier pas depuis quinze ans dans ces lieux.

Son sac tomba à ses pieds et un grand sourire s’afficha sur son visage, il était enfin de retour chez lui.